Cassation logique

 

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La Cour de Cassation a logiquement cassé l’arrêt de la Cour d’Appel.

Nous l’en remercions.

La rédaction d’une partie du texte peut surprendre.

« que les demandes de la salariée, quels qu’aient pu être les moyens invoqués à son appui… »

Même si la rédaction de la Cour de Cassation est adouci diplomatiquement, elle reste très sévère envers la cour d’appel (à juste titre selon moi).

La Cour de Cassation semble ne pas admettre que l’argumentation de droit ait été exprimée (voir nos écritures) et que la Cour d’Appel n’en a pas tenu compte.

Lorsqu’un point de Droit a été oublié par les juges de fond, ou s’il s’agissait d’un cas difficile, il est normal que quelques décisions soient cassées.

Mais c’est anormal si l’argumentation du point de droit a été faite, que cela répondait à un article de Droit direct, et que le cas était repertorié dans le Dalloz. Voir l’art R. 517-3 du CT (au moins dans l’édition 96 page 1492).

On peut penser que le motif exprimé par la Cour d’Appel n’avait rien à voir avec le motif réel. C’est une discrimination de la cour d’appel. Si elle avait écrit « l’étrangère » cela aurait été plus conforme au motif réel. On connaît l’injure au magistrat et elle est sanctionnable. On ne connaît pas l’injure faite par magistrat, et celle-ci échappe aux sanctions !

 

 

REFLEXION APRES L’AUDIENCE

(16 janvier 2001)

 

En résumé

·        Très forte probabilité d’obtenir la cassation pour nous.

·        40 à 50 % de décisions cassés. Avec les juridictions de fond telles quelles, la Cassation devrait casser le même nombre, mais avec beaucoup moins de cas présentés. Pour moi, un taux de 80 % serait normal.

·        Trop de décisions des juridictions de fonds sont susceptibles de cassation, ce n’est pas normal.

 

Ecoute de l’audience

 

J’ai voulu écouter l’audience. Ce sont théoriquement des audiences publiques, ce qui signifie que n’importe qui peut écouter. Mais pour écouter, il faut savoir la date de l’audition.        
J’ai fait cette demande. Ma surprise a été de voir que le courrier mentionnait qu’il fallait le présenter comme s’il s’agissait d’une convocation, et présenter des papiers d’identité.   
Soit, 9h25, j’étais devant l’entrée marqué « Cour de Cassation », mais je n’avais pas suffisamment attention, il faut se présenter boulevard du Palais. Contrôle style aéroport (portique et rayons X).        
A l’entrée intérieure Cassation, filtrage. Il a fallu présenter la lettre. Contre des pièces d’identité, remise de badges, et nous avons été conduit par un gendarme à la salle d’audience.
La porte était ouverte pour justifier d’une audience publique.

Qu’a‑t’il été dit ?

L’exposé du rapporteur m’a semblé rapporté fidèlement l’historique dans sa partie intéressant la Cassation.
L’avocat général était favorable à la cassation.      
L’un des présents (le rapporteur ?) a mentionné que le Président ne pouvait pas revenir sur sa décision initiale ( jugement susceptible d’appel, première cassation), et qu’une décision contraire conduirait à un « déni de Justice ».  
« La Cour d’Appel a méconnu l’article 40 du code de procédure civile. »   

Lorsqu’on m’a proposé la parole, j’ai seulement dit :     
« Ce qui a été dit devrait suffire pour obtenir la cassation. »     
Quand on a écouté depuis un moment, il est très dur de commencer à parler. Je regrette de ne pas avoir précisé que la Cour d’Appel a méconnu cet article en connaissance de cause comme le montre son arrêt.

INFORMATION GENERALE PAR LA GREFFIERE.

Elle nous a dit que la Cassation (sous-entendu la Chambre Sociale) cassait 40 à 50 % des décisions. 
Ma réflexion, c’est énorme si on sait que la Chambre Sociale croule sous les dossiers.   
Un monde utopique voudrait qu’il n’y aurait pas de conflits et donc pas besoin de Justice.      
Mais on peut raisonner que le nombre de procès est très important. Il y a donc beaucoup de conflits employeurs‑employés.

Réflexion Prud’hommes (CPH)

On peut penser que dans 80 % des cas, les demandeurs devraient être satisfaits devant les Prud’hommes. C’est le taux approximatif qu’on m’a indiqué à la Réunion.        
Paris a la réputation que les CPH sont pro‑employés.     
Ce taux de 80 % semble normal. Le demandeur a normalement le sentiment d’une injustice ce qui le conduit à réclamer. Il n’y a que 3 % d’employeurs comme demandeurs.                  
Dans les 20 % restant, il peut y avoir 10 % de profiteurs qui essaient de grapiller, et 10 % de manque de preuves. 
Mais ce n’est pas la même chose pour les CPH de province qui, en général, ont la réputation d’être pro-patronaux.       
Quand j’ai écouté les énoncés de jugement de CCCC, c’était 30 à 40 % pour les salariés. Il y a donc une anomalie.

Réflexion Cour d’appel.

La réputation des Cours d’Appel est qu’elles essaient de confirmer la première décision. Intention louable. Mais dans notre cas, il y a abus !

Réflexion juridiction de fond – avocats – cassation

Il paraît que selon un rapport 30 % des décisions de fond sont susceptibles d’être cassés. On peut penser que les magistrats non professionnels (exemple CPH), ce taux peut être légèrement supérieur.   
Mais c’est énorme. Que penseriez‑vous d’une usine qui mettrait 30 % de pièces au rebus !      
Or la Cassation casse dans 40 à 50 % des cas.     
Ce taux est proche des décisions susceptibles d’être cassées. 
Soit la Cassation refuse des cas, et c’est anormal 
Soit les demandes sont aléatoires et les demandeurs considèrent qu’il s’agit d’un super‑appel.

A mon avis, les juges de la Cassation ont « leur bâton de maréchal » et sont à l’abri des turpitudes. Donc les décisions de Cassation sont correctes. Un certain nombre de décisions susceptibles d’être cassées sont rejetés pour anomalie de procédure.      
Mais en majorité, on peut estimer que la Cassation est considérée comme un super-appel et que les avocats ne filtrent pas suffisamment, soit que le client insiste, soit que l’avocat est affairiste.

Rappel : il ne suffit pas de ne pas être satisfait d’une décision en dernier ressort pour demander une Cassation, il faut trouver une violation du Droit.     
Parfois, aller en Cassation, c’est seulement montrer son désaccord sur une décision et montrer qu’on a tout épuisé.

J’estime que trop d’affaires remontent à la Cassation. Dans les affaires remontant à la Cassation, il devrait y avoir 80 % de décisions favorables au demandeur. Trop d’affaires non susceptibles de cassation remontent à ce niveau.

 

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